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Le billet d’humeur d’Éric Consommateurs malgré nous

Et la lumière fut. Mon ampoule et son chaleureux filament inondèrent la sombre pièce d’une belle et vive clarté, quel bonheur !
Zut, l’ampoule a grillé. Pourquoi ?
Il faut savoir qu’au début des ampoules à incandescence (celles de mes grands parents) les ingénieurs certifiaient une durée de vie d’environ 2500 heures. Pas mal !
Et puis, dans les années 1925, je crois, un cartel d’industriels américains s’est posé cette question : Si les ampoules durent longtemps, nous vendrons peu et ferons peu de bénéfices.
Alors, qu’à cela ne tienne, réunissons nous et inventons une ampoule faite pour claquer au bout de 1000 heures, par exemple. De cette manière, les consommateurs avides de lumière n’auront d’autre choix que de consommer plus !
Ainsi débutait une logique implacable de la surconsommation inutile (mais pas pour tout le monde, je te rassure...).
De nos jours, tous les appareils ménagers, électroménagers, électroniques ou mécaniques sont faits pour durer de moins en moins longtemps et pour un temps très déterminé.
En fait, déterminés par nos industriels.
Il suffit d’introduire dans n’importe quel appareil un composant, un seul, programmé pour savamment péter à la date voulue. Le tour est joué !
Nous passons donc notre vie à acheter de plus en plus régulièrement des autos, des frigos, des machines à laver, des téloches qui ont une faculté démoniaque : Ces engins ne sont plus réparables !
Les vendeurs l’ont bien compris puisque leur devis de réparation est toujours égal ou supérieur à l’article acheté. Pas de bol !
Nous (les êtres humains) ne sommes pas des consommateurs nés. Nous sommes simplement pris au piège des industriels qui nous forcent par tous les moyens (avance de la technologie, nouveau design...) à consommer toujours plus.
Certaines personnes très intelligentes (plus intelligentes que toi, pauvre mortel) ont même compris que nous n’avions pas assez de travail pour le week-end.

Eh bien, inventons les loisirs du jardin, par exemple.
Arrosons l’herbe pour pouvoir la couper plus souvent (ça, il fallait l’inventer, c’est très, très fort !), ratissons, binons, taillons, coupons...
Bref, tu te retrouves sans l’avoir vu venir avec une armada de remorque, tondeuse, tracteur-tondeuse, coupe-haie, coupe-bordures, aspirateur à feuilles, débroussailleuse, tronçonneuse et j’en passe.
Je vous le dis : De la jardinerie à la déchetterie, c’est toute une vie de dépenses au grand bonheur de nos producteurs inventeurs de l’indispensable (qui ne t’avait même pas traversé l’esprit).
La dépendance à la consommation est née.
A consommer sans modération. Tous abus n’entraînant qu’une mort lente et douloureuse de ton compte en banque.
La dépendance à la consommation est née.